
L’introduction des solides est un thème récurrent ici, au centre périnatal Bedon & bout’chou, et une source de questionnement auprès des parents.
L’introduction des premiers aliments représente une expérience gustative et textuelle pour le tout-petit. Il est donc important de respecter son rythme et son appétit pour combler ses besoins énergétiques et nutritionnels grandissants. Nos intervenantes postnatales recommandent d’offrir, autour de l’âge de 6 mois, une variété d’aliments santé dans le respect des compétences et de l’appétit de l’enfant.
EXPLORATION, VARIÉTÉ et RESPECT sont les principaux messages à retenir.
Initiation aux plaisirs de la table
L’introduction des premiers aliments de bébé est une période propice aux réflexions suivantes : Quelles sont les valeurs que l’on souhaite transmettre à nos enfants? Quelles sont les règles à mettre en place autour de la table? Devons-nous modifier nos habitudes pour faire de meilleurs choix alimentaires et instaurer de saines habitudes de vie pour soi et tous les membres de la famille?
Santé Canada et l’Institut National de la Santé Publique du Québec recommandent d’attendre autour de 6 mois pour introduire des aliments complémentaires au lait. Cela permet au système digestif de bébé de prendre de la maturité. De toute façon, le lait maternel répond très bien aux besoins de l’enfant (si celui-ci est en santé bien sûr!). Le lait maternel sera d’ailleurs l’aliment de choix tout au long de sa première année. La recommandation sera la même pour les bébés nourris aux préparations commerciales.
Trouver le bon moment pour introduire les aliments est relativement facile. Le guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans indique que bébé est prêt quand « il a environ 6 mois, se tient assis sur sa chaise haute et qu’il contrôle bien sa tête ». C’est après que les questionnements surgissent. Purée? Alimentation autonome? Quelles quantités? Quels aliments? Un mot à retenir : EXPLORATION.
La première année en est une de transition graduelle vers une alimentation qui ressemble à celle de l’adulte. Alors allez-y doucement, progressivement et avec légèreté. Et surtout, soyez à l’écoute de votre tout-petit. N’oublions pas que la découverte gastronomique peut se faire tout au long de notre vie. Il n’y a donc pas de presse pour les aliments plus sucrés ou plus salés et donc moins santé. Parce que oui, on y prend vite plaisir.
Si vous ressentez une insécurité face à cette étape du développement de votre enfant, je vous invite à consulter le guide Mieux vivre avec son enfant, une mine d’informations qui vous guidera dans l’introduction des aliments (page 462 et suivantes). De plus, de nombreux ateliers et conférences traitent de l’alimentation des enfants. Mais surtout, n’hésitez pas à aller à la rencontre d’autres parents qui ont vécu l’expérience.
Ceci dit, à notre époque, il est difficile de contrôler la qualité de la nourriture qui se retrouve dans notre assiette. Soyez extrêmement vigilants à l’épicerie. La nourriture déjà préparée est présente en grande quantité, dont celle spécialement conçue pour les bébés. Le piège : ce n’est pas parce qu’il s’agit d’un produit pour bébé qu’il est nécessairement bon pour lui! L’emballage nous joue souvent de vilains tours.
A cet effet, l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) nous met en garde contre la publicité sur les produits destinés aux tout-petits. Souvent, ceux-ci contiennent trop du sucre et/ou trop de sel. Il est important de bien lire les étiquettes. Le « sans sucre » cache peut-être de l’aspartame ou du sucralose. Les aliments « biologiques » peuvent également être des produits transformés riches en sucres ajoutés.
Pour vous aider à vous y retrouver, l’équipe de Bedon & bout’chou vous a préparé une synthèse de l’analyse nutritionnelle des produits alimentaires destinés aux bébés.
Il ne faut surtout pas oublier que les enfants apprennent par imitation. Nous sommes des modèles pour eux. Ils observent et enregistrent tous nos comportements et attitudes. Si vous en consommez, ils convoiteront les desserts sucrés et autres aliments sans valeur nutritive. Ils capteront votre dégout des épinards ou foie de bœuf.
Alors, essayons d’être cohérents (fait ce que je dis, mais aussi ce que je fais) et bienveillants (pour soi mais surtout pour nos enfants, ils apprennent). Tout cela, dans le plaisir!
Jacinthe Camirand, Intervenante postnatale
